mercredi 22 juillet 2009

En réponse au blog de Jass

Ce matin j'ai lu le blog de Jass - une fille au travail que j'adore vraiment et qui me ressemble quand même pas mal - et j'ai décidé d'y répondre, non pas par un commentaire habituel mais par mon propre blog puisque j'en ai beaucoup trop long à dire sur celui-ci.
En effet, je me suis reconnue dans beaucoup de points mentionnés et je comprend ce qu'elle ressent, même si nos deux histoires sont complètement différentes.
Premièrement, j'ai vécue une histoire semblable par rapport à mon père biologique. Je crois bien en avoir déjà parlé ici... Pour faire une histoire courte, il voulait avoir un garçon et, à son grand désespoir, c'est moi qu'il a eu... Il venait quand même me chercher une fin de semaine sur deux et j'avais des contacts avec lui. Par contre, je ne me suis jamais vraiment sentie à ma place chez lui. J'avais l'impression d'être de trop, de déranger. Je me suis sentie rejetée. Je le ressent encore aujourd'hui, mais moins intensément. À un certain point dans ma vie, je lui en voulais au point de l'haïr. Je lui en voulais de ne pas être capable de m'accepter comme je suis, une fille. Je lui en voulais tellement, que c'est moi qui me suis mise à ne plus l'accepter. Je ne voulais plus de lui dans ma vie. Il ne m'acceptait pas donc je ne voulais pas l'accepter non plus.
J'ai fini par me rendre compte que je faisais exactement ce que lui avait fait. Il m'avait rejeté car je n'était pas ce qu'il voulait et j'étais en train de le bannir de ma vie puisque je n'acceptais pas comment il était. J'ai décidé un jour que ce serait assez. Je me suis assise avec lui et je me suis vidée le coeur. Je sais que je devais le faire. Je sais aussi que je lui ai fait mal, mais il devait l'entendre de ma bouche. Je lui ai reproché toutes les fins de semaines que j'ai passé chez lui à m'emmerder. Je lui ai dit que je savais très bien qu'il voulait un gars et que ça se voyait. Je ne l'ai pas fait dans le but de le blesser, au contraire, je l'ai fait pour moi. Pour mieux me sentir, être plus légère. Après cette conversation, j'ai décidé d'accepter qu'il n'était pas quelqu'un d'expressif, qu'il ne parlait pas de ses émotions, qu'il n'était pas paternel... J'ai décidé qu'il ne jouerait pas le rôle de père dans ma vie mais plutôt celui d'un ami. Il est évident que la blessure est toujours là et qu'elle a des répercutions sur moi et mes agissements. Il est certain que je n'oublierais jamais mes années d'enfance où je ne comprenais pas ce que je faisais de si mal pour que mon père soit si indifférent envers moi. Par contre, je l'accepte lui et ses défauts, tel qu'il est et j'en suis très fière.
Deuxièmement, en lisant le blog de ma petite Jass chérie, j'ai compris exactement ce qu'elle ressentait lorsqu'elle disait qu'elle s'était retrouvée seule au monde. Qu'elle avait due se rebâtir une vie. Que d'avoir une amie d'enfance lui manquait et comment elle trouvait ça dur de voir les autres avec une telle complicité. Malgré le fait que les circonstances soient totalement opposées, j'ai et je ressens toujours les mêmes émotions qu'elle.
Je comprends qu'elle puisse croire qu'elle déteste sa famille pour ce qu'elle lui a fait. Elle dit la détester puisqu'il est tellement plus facile de vivre avec le fait que ce soit notre décision à nous de ne pas revoir les personnes qu'on aime. Que c'est notre choix à nous de ne pas les vouloir dans notre vie. Que ce soit eux qui ne comprennent rien et qui sont à côté de la plaque. Je dois admettre que dans son cas à elle, c'est plutôt vrai - en tout cas plus que moi - Je comprend aussi le blocage dont elle parle. La peur terrible de se faire rejeter à nouveau. La peur de s'engager un peu trop ou de s'investir dans une relation quelconque puisqu'on se dit que ça ne donnera rien. On se dit que de toute façon, on va finir par avoir mal. On se sent minable, comme des moins que rien. On perd toute confiance en soi, on a de la peine, on a peur, on se sent seule et on a l'impression d'être la seule au monde à ressentir ce genre de choses.
Beaucoup de gens trouvent ridicules d'étaler leur vie au grand jour sur internet. De parler de leurs états d'âmes, de leurs sentiments, leurs peurs, leurs joies, leurs peines. Au contraire, je crois que ça nous permet souvent de réaliser que nous ne sommes pas seuls dans ce que l'on vie. Que d'autres sont passés par là avant nous et s'en sont sortis... Que nous pouvons en parler puisque certaines personnes comprendrons, nous rassurerons. Pour ma part, je suis contente de voir que Jass me comprend, qu'elle vie plus ou moins les mêmes choses. Je me sens moins stupide de me sentir ainsi. Je m'accepte un peu plus et j'espère fortement qu'en lisant ses quelques lignes, Jass ressentira la même chose.
J't'aime ma puce et si jamais tu veux parler de n'importe quoi, peu importe l'heure, le sujet, je suis là pour t'écouter. ;)

1 commentaire:

  1. Ah... t'es donc ben fine mon p'tit poulet au beurre!!.. c'est drole, en lisant ton blog, si j'étais une autre personne je crorais que la p'tite jasse en questione est une méga dépressive qui a pu d'vie. ;0) ca rassure! je trouve ca drole. Tant fait pas, une fois que c'est dit, ca va tellement mieux. A défaut de le dire a quelqu'un, je me défoule sur mes écrits. Bizoo jumelle..

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